« Je ne me suis jamais vraiment demandé comment ma vie se serait passée si jamais je n’avais pas eu une sœur jumelle ou comment la vie des mes parents se serait déroulée si je n’avais pas vu le jour. A vrai dire, on ne se pose jamais ce genre de question. Ca ne nous traverse jamais l’esprit. On se dit juste que la vie est comme elle est, on ne cherche pas plus loin. » Extrait du journal d’Axelle, le huit juin deux mille sept..

Retournons en arrière, le vingt deux septembre mille neuf cent quatre vingt dix, dans un hôpital, en plein cœur de Sydney. Des cris retentirent dans la salle d'accouchement. Il s'agissait des cris d'une femme donnant la vie. Cette femme, ne cessait de dire toutes sortes d'injures à son compagnon entre deux cris. Elle souffrait, elle lui en voulait. Lui, cependant, devenait de plus en plus pâle, la main écrasée par la femme qu'il aimait mais surtout prêt à tomber dans les pommes. Malgré ça, il faisait son possible pour rester debout, ne voulant pas laisser la jeune femme finir le travail toute seule. La sage femme, quant à elle, répétait toujours les mêmes phrases du style « Pousser madame, vous y êtes presque ». Une ou deux heures plus tard, la surprise du couple s’accentua lorsque la sage femme arriva avec deux enfants dans les bras. La nouvelle maman se redressa d’un bond à l’instar de son compagnon. « Deux bébés ? Il y a erreur, mademoiselle. » Cependant, la sage femme garda son sourire puis répliqua avec délicatesse : « Non, monsieur. Vous avez la deux jolies petites filles. » Cependant, il n’était prévu qu’un enfant et un garçon, non pas une fille. Le couple continua de se lancer des regards, incrédules. Deux jumelles !

« Est ce qu'on aime vraiment ? Je veux dire, tombe-t-on réellement amoureux ou est ce juste une sensation ? Certains disent que c'est quelque chose de magique, on ne le ressent qu'une fois vraiment. D'autres disent que ça nous laisse des papillons dans le ventre mais qu'on éprouve ça à chaque fois que l'on tombe amoureux. On ne trouve jamais la bonne personne du premier coup. » Extrait du journal d’Axelle, le huit juin deux mille sept..

Quelques années plus tard, les deux fillettes âgées désormais de trois ans, firent leur entrée à l’école maternelle. Une première pour Axelle et sa sœur, Erin. Les deux enfants n’étaient en réalité pas de vraies jumelles. Certes, il y avait une ressemblance entre elle, elles étaient nées le même jour mais avaient vécu leurs neufs premiers mois dans des poches séparées dans le ventre de leur mère. Cela n’a jamais posé soucis, bien au contraire. Déjà à cet âge là, les petites filles avaient cette connexion que seuls les jumeaux connaissent. Malgré keur jeune âge, Axelle et Erin affirmaient déjà leur caractère. Là encore, il y avait un bon nombre de similitude même si Axelle, la seconde, semblait déjà vouloir s'affirmer et faire sa loi. C'était elle qui défendait sa soeur lorsqu'elle n'osait pas, c'était elle qui récoltait les punitions mêmes si ces dernières étaient rares. A quatre ans déjà, Axelle commençait à donner du fil à retordre à ses parents. Pourtant, avec son visage d'anges, les gens se trompaient sur elle.
Un beau jour de mai, la petite fille se rendit comme chaque matin à l'école, la main de sa jumelle dans la sienne. Un garçon qui ne devait pas être plus vieux qu'elle, arriva et lui tira la langue. Axelle lâcha sa soeur et courut après l'enfant. « Dis moi pardon ! » Voilà la phrase qu'elle ne cessa de répéter tout au long de la journée au garçon. Lui, ne s'excusa jamais, préférant recommencer son manège tous les matins.

« L'été ! Ce n'est qu'une saison et pourtant, les jeunes attendent ça avec impatience. Les vagues sont meilleures d'après eux. Pourtant, nous n'avons pas à nous plaindre, il fait beau et chaud quasiment tout l'année ici. Mon père appelle l'Australie "le petit Paradis sur une Terre remplie de cons". L'entendre dire ça me fais rire à chaque fois. Erin préfère râler. Il emploie trop de "gros mots pour nous donner l'exemple". Mais on a plus huit ans, on en a neuf de plus maintenant. » Extrait du journal d’Axelle, le quinze juillet deux mille sept..

Le vingt deux septembre deux mille, les deux enfants fêtèrent leurs dix ans. Déjà dix ans et des cheveux grisonnants pour leurs parents. Elles grandissaient à vue d'oeil, l'une devenant blonde au fil des années tandis que la seconde brunissait. Leurs différences physiques commençaient à apparaitre mais dans leurs yeux, elles étaient toujours les mêmes. Elles partageaient leur malice et leur intelligence. Elles étaient toujours inséparables, l'une vivant pour l'autre, en quelques sortes. Elles savaient que leur entrée au collège ne tarderait plus. Seulement un an. Un an avant de grandir réellement. Le collège effrayait Axelle sous ses aires de fillette peu peureuse. Elle voulait paraitre forte mais seule sa soeur savait qu'au fond, elle avait peur. Ce n'était qu'une broutille pourtant. La blondinette souffla ses bougies, sa main tenant celle de sa jumelle.

« OMG ! Le collège c'est cool mais maintenant je veux aller au lycée. Erin aussi. Il nous reste quand même trois ans à attendre. Dieu que c'est long ! Heureusement que a soeur est avec moi. Elle seule me comprends... Arf ! Je vais manger, j'écrirais plus tard je pense. » Extrait du journal d’Axelle, le trois mars deux mille deux..

Le collège, plus de peur que de mal, dirons nous. Axelle s'y plus bien. Les premiers amoureux arrivèrent. Du moins, le premier, le plus important. Au début, entre Axelle et lui, ce n'était qu'un jeu. Elle le voyait en ami mais lui espérait tellement plus. Ce garçon n'était autre que le petit de maternelle qui samusait à lui faire tourner la tête et ne s'excusant jamais de son comportement. Cependant, Axelle finit par craquer et lui tomba dans les bras. Erin, quant à elle espérait trouver aussi quelqu'un, ce qui ne tarda pas. Leurs quatre années au collège furent mémorables. Entre les deux voyages scolaires auxquels elles eurent le droit - l'un en Angeleterre et le second en Espagne - et entre les deceptions amoureuses, elles grandirent. Le lycée arriva plus vite que ce qu'Axelle pensait. Là encore, tout se passa rapidement. Sa première fois, son plus grand chagrin d'amour, son diplome, ses fêtes, sa soeur. Elles faisaient encore tout ensemble. La jeune fille se testa, changeant de couleur. Tanôt brune, tantôt rousse pour finalement revenir au blond en passant pas le chatain et le noir. Son caractère quant à lui, ne cessa de s'accentuer. Elle commença à fumer, à l'instar d'Erin. Elles fumaient ensemble, en cachette mais furent vite repérées par leurs parents. Voyant qu'il n'y avait rien à faire, ils les laissèrent faire, à contre coeur.

« Le diplome est passé et la photographie m'interresse mais Erin elle préfère le stylisme. Allons nous être séparées ? J'ai peur. Je l'aime tellement. Elle est tout pour moi. On sera toujours aussi proches mais nos journées seront différents. Oui, nous allons rencontrer de nouvelles personnes mais j'ai peur que l'on me vole ma soeur, ma moitié. Je l'aime. » Extrait du journal d’Axelle, le bingt un janvier deux mille neuf..

Desormais, Axelle a bien grandit. Elle s'est orientée dans la photo où elle a finit par avoir son diplome. Cela fait quelques mois que la jeune femme excerce. Elle n'a pas encore ouvert son cabinet mais sa famille, surtout sa soeur, la pousse à le faire. Ils l'encouragent et elle la jolie blonde n'attend que ça, ouvrir son cabinet. Elle a déjà des idées de noms et bien sur, elle compte collaborer avec soeur une fois ses études finies. « E&A, qu'en pense tu ? Trop narcissique ? » « Tu rigole ou quoi ?! C'est parfait ! Maintenant, trouvons l'endroit et quand j'aurais finis, on y arrivera, petite soeur. »